Tour d'horizon conjoncturel
Résumé
La caractéristique essentielle de la fin des années nonante a été le surinvestissement des entreprises en biens d’équipement de haute technologie, informatique notamment. Cette frénésie a été nourrie par des attentes exagérées quant aux retombées des investissements et encouragée par la baisse rapide des prix des produits informatiques. L’éclatement de la bulle de la nouvelle technologie – sous forme d’une forte correction des marchés boursiers et d’une chute de la demande de biens d’investissement - est à l’origine du ralentissement de l’économie mondiale à partir du deuxième semestre 2000.
En Suisse, le recul de l’activité a été plus marqué qu’aux Etats-Unis ou dans la zone Euro. La raison réside dans le fait que notre économie est spécialisée dans les deux secteurs qui ont été les plus touchés par le repli de la demande : l'industrie productrice de biens d’équipement et le secteur financier.
Les espoirs de reprise reposent actuellement sur plusieurs facteurs. La correction des surcapacités a été importante. Les politiques économiques au niveau international ont été orientées de façon à créer un cadre favorable au redémarrage de la demande. Les marchés boursiers ont retrouvé une tendance positive et le prix du pétrole a baissé depuis le conflit en Irak.
Des éléments d’inquiétude demeurent. En particulier, l’atonie de la demande intérieure en Europe continentale signale l’incapacité actuelle du Continent d’engendrer un cycle conjoncturel autonome.
Les indicateurs du deuxième trimestre n’ont jusqu’ici pas fourni de signaux de retournement. Le redémarrage conjoncturel de la Suisse dépend de manière cruciale d’un redressement de la demande étrangère. D’une reprise des exportations on attend une augmentation du degré d’utilisation des capacités de production qui devrait, à son tour, déclencher une relance de l’activité d’investissement. La politique monétaire suisse est actuellement très expansive. Elle le demeurera tant que des signes clairs de reprise ne se seront matérialisés.