Le rôle du FMI dans la promotion de la stabilité financière: le point de vue de la Suisse
Résumé
Pour la Suisse, économie largement ouverte et centre financier important, il est primordial de favoriser et de sauvegarder la stabilité du système financier international. Telle est également la tâche principale du Fonds monétaire international (FMI). La Suisse et le FMI ont tous deux la conviction que la meilleure façon d'y parvenir est de se concentrer sur la prévention des crises, ce qui signifie faire porter les efforts sur un renforcement et un recentrage de la surveillance. Ces dernières années, nous avons soutenu en particulier les diverses initiatives prises par le FMI pour renforcer la transparence et assurer la diffusion d'informations de haute qualité. La surveillance par le FMI est un élément fondamental de la prévention des crises. Pour que celle-ci soit efficace, il faut cependant que les mesures préconisées soient adéquates, mais aussi réellement appliquées. Le FMI ne peut aider que les pays qui sont prêts à faire les efforts pour s'en sortir. La mise en œuvre des mesures nécessaires dépend avant tout des autorités locales. Le rôle du FMI est limité. Il ne peut que donner les conseils les plus objectifs sur la base des analyses les plus rigoureuses.
Malgré tous les efforts consentis dans le domaine de la prévention, des crises resteront toujours possibles dans une économie mondiale ouverte et dynamique. La Suisse est convaincue que le FMI a un rôle important à jouer dans la résolution des crises. Les nouvelles crises se distinguent des précédentes par leur nature (elles portent davantage sur la balance des capitaux que sur la balance des transactions courantes), leur ampleur et la rapidité avec laquelle elles se propagent. Dans notre monde où tout va si vite, il est vital que le FMI puisse toujours réagir avec une grande souplesse et s'adapter sans retard aux circonstances. L'aide financière du FMI est elle aussi importante. Même s'il est vrai que, dans un contexte de crise de confiance, fixer des limites à l'aide financière s'avère une tâche particulièrement ardue, on ne saurait attendre du FMI qu'il compense en permanence les sorties de capitaux privés. Les ressources du FMI ne suffiraient pas, et les problèmes liés au risque moral gagneraient en acuité. Des règles ont été définies pour faciliter les décisions à prendre par le FMI lors de l'octroi de soutiens financiers; il est impératif qu'elles soient suivies. C'est aux actionnaires d'assurer la crédibilité de l'Institution et sa capacité financière. La meilleure façon d'y parvenir est de faire en sorte que chacun respecte les règles du jeu.