La Suisse dans un monde concurrentiel: une stratégie éprouvée
Résumé
L'ouverture est l'un des facteurs essentiels qui ont permis à la Suisse de se hisser parmi les pays les plus riches du monde. Une partie importante de notre industrie – notre prospérité actuelle repose sur elle – a pour origine directe ou indirecte un savoir-faire et des entrepreneurs étrangers. Au XIXe siècle surtout, la Suisse a su attirer ces entrepreneurs étrangers par son ouverture et ses conditions-cadres stables et libérales. L'ouverture amène concurrence, innovation et progrès. Elle assure ainsi une prospérité durable.
En protégeant toujours plus étroitement son marché intérieur et en y bannissant la concurrence, la Suisse s'est toutefois engagée sur la mauvaise pente. C'est là sans doute que se trouve une des causes principales de la faiblesse de sa croissance. N'oublions pas que la politique en matière de commerce extérieur est liée à la politique du marché intérieur et que la première dispose de ce fait d'instruments efficaces pour «forcer la porte» du marché intérieur. L'ouverture économique de la Suisse est donc cruciale non seulement pour l'industrie d'exportation, mais aussi pour le marché intérieur.
Une ouverture vis-à-vis de l'Europe n'exclut nullement une ouverture vis-à-vis d'autres blocs commerciaux. En fin de compte, l'ouverture signifie se mesurer aux meilleurs, quelle que soit leur origine. C'est uniquement en nous confrontant aux meilleurs que nous pourrons rester parmi les meilleurs. Par conséquent, la Suisse devrait non pas se contenter d'une ouverture géographiquement limitée, mais faire de l'ouverture un principe fondamental de sa politique économique. En renouant avec une politique économique davantage empreinte des valeurs d'ouverture, de liberté et de responsabilité individuelle – ces valeurs ont fait leurs preuves – , la Suisse sera en mesure d'accroître sa prospérité, même dans un environnement international qui se caractérise par des mutations constantes et une concurrence âpre.