Entreprises suisses à l'étranger: investissements et financement
Résumé
En comparaison internationale, la Suisse est au 6e rang pour ce qui a trait aux stocks d'investissements directs à l'étranger. Près de 5'000 entreprises (soit 2% du total des entreprises) détiennent des participations à l'étranger. Les multinationales ne sont pas les seules entreprises actives à l'étranger. Les petites et moyennes entreprises (PME) en représentent une part considérable, puisque 95% de l'ensemble des investisseurs directs appartiennent à cette catégorie. Le montant total de leurs participations est toutefois plutôt modeste. A fin 2004, les entreprises suisses à l'étranger occupaient 1,8 million de personnes, ce qui correspond à la moitié de tous les salariés suisses. L'effectif du personnel des entreprises suisses, au pays et à l'étranger, s'inscrivait ainsi à 5,3 millions. Depuis 1985, le volume des capitaux investis à l'étranger s'est multiplié par neuf. Ces capitaux sont actuellement détenus à hauteur de deux tiers par des entreprises du secteur tertiaire et d'un tiers par des entreprises du secteur secondaire.
Les investissements à l'étranger ont pour motifs: la présence sur les marchés, c'est-à-dire les contacts avec la clientèle, des économies de coûts et une pleine mise à profit du potentiel offert par le marché, soit la croissance. De nombreuses entreprises produisent à l'étranger en vue d'importer leurs produits en Suisse, d'où ceux-ci sont ensuite fréquemment réexportés après avoir été transformés. Mais la Suisse joue également le rôle de plaque tournante pour les investissements directs. Des capitaux étrangers sont investis en Suisse, puis réexportés en tant que capitaux suisses. En 2003, un quart des nouveaux investissements directs à l'étranger revenait aux sociétés holdings. Ce succès s'explique vraisemblablement par des avantages sur le plan de la fiscalité, mais aussi par des relations relativement simples avec les autorités suisses.
Les stocks d'investissements directs à l'étranger des entreprises suisses sont en Europe, à hauteur de 50%, et en Amérique du Nord, à hauteur de 18%. Ces proportions sont restées inchangées depuis que cette statistique est dressée, soit depuis 1985. La Chine se situe au 20e rang en ce qui concerne les stocks d'investissements directs, mais occupe déjà la 7e place pour le nombre des emplois. Des produits nécessitant beaucoup de main-d'œuvre sont fabriqués dans ce pays, étant donné que les salaires sont bas et que l'offre de main-d'œuvre est souple. Le facteur capital étant faible, le risque financier reste limité pour les investisseurs suisses. Mais d'autres risques découlent par exemple des différences culturelles par rapport à l'Occident et de l'économie dirigée, facteurs qui sont de nature à favoriser des exagérations et des décisions erronées.
L'autofinancement joue un rôle prédominant. Cela ressort notamment du fait que, ces sept dernières années, les exportations de capitaux ont été intégralement couvertes par les revenus tirés des investissements directs. En outre, l'évolution sur le marché des capitaux est elle aussi un indice du niveau élevé d'autofinancement. Elle montre une tendance au désendettement dans l'industrie (diminution du volume des émissions d'emprunts et augmentation des remboursements opérés sur le marché). Le recours moins important au marché des capitaux pourrait s'expliquer aussi par la réglementation en vigueur. Celle-ci semble restreindre la capacité des entreprises à recourir au marché des capitaux ou, en d'autres termes, réduire l'attrait de ce marché en tant que source de financement.