Vers la fin de la crise financière et un retournement conjoncturel?
Résumé
La situation s'est récemment améliorée sur les marchés financiers internationaux, notamment à la suite des annonces globalement positives concernant les rendements des entreprises et de la publication de plusieurs données conjoncturelles satisfaisantes contre toute attente. L'assouplissement de la politique monétaire, qui a été renforcé en mars 2009 par des mesures non conventionnelles, a également apaisé les marchés. Les hausses de cours observées depuis cette date doivent toutefois être considérées en partie comme des corrections à la baisse des excès précédents. De plus, de grandes incertitudes persistent, et le risque de nouveaux revers ne devrait pas être pris à la légère.
La tendance à la récession de l'économie mondiale a nettement diminué au deuxième trimestre de 2009. La politique monétaire expansionniste sur le plan international et les programmes de relance ont probablement joué un rôle important en la matière. Les indicateurs montrent également une embellie de l'économie suisse. Les investissements industriels devraient néanmoins continuer à fléchir en raison du taux d'utilisation particulièrement faible des capacités de production. Les perspectives d'emploi toujours plus sombres devraient elles aussi peser sur la consommation des ménages et, partant, sur la conjoncture. Malgré quelques signes positifs, la situation de l'économie suisse reste donc difficile. Le risque d'une déflation ne semble pas non plus pouvoir être totalement écarté.
L'heure n'est pas encore à un changement de politique monétaire en Suisse. L'analyse des données conjoncturelles disponibles et des prévisions correspondantes ainsi que l'appréciation des différents risques indiquent que la BNS ne doit pas modifier le cours de sa politique monétaire. Elle peut donc se permettre d'attendre, sans pour autant se montrer passive. La BNS poursuit résolument sa politique monétaire particulièrement expansionniste et les mesures non conventionnelles introduites le 12 mars 2009. Ainsi, elle continuera d'alimenter en liquidités le marché monétaire en francs de manière généreuse et flexible, de conserver les taux d'intérêt à un bas niveau et, si les circonstances l'exigent, d'acquérir des obligations en francs afin de réduire les primes de risque. Enfin, elle maintiendra ses efforts pour lutter contre la revalorisation du franc.