Le franc fort et l'avenir de l'infrastructure des marchés financiers suisses: la BNS face à deux de ses défis
Résumé
Dans l'économie mondialisée d'aujourd'hui, les banques centrales ne manquent pas de défis à relever. Cet exposé se concentre sur deux d'entre eux, particulièrement importants pour la Banque nationale suisse (BNS): l'avenir de l'infrastructure des marchés financiers (IMF) en Suisse et la fermeté du franc.L'IMF suisse, qui intègre de nombreux éléments en un système homogène, ne fait généralement pas les gros titres, car elle fonctionne de façon optimale. Mais elle sera forcée d'évoluer afin de rester efficace dans un contexte de compétitivité accrue sur les marchés mondiaux, de changements au niveau de la réglementation internationale, de hausse des volumes de négoce et de volatilité plus élevée. Une IMF fiable, efficiente et parfaitement rodée est capitale pour la mise en œuvre de la politique monétaire et l'accès des acteurs du marché aux liquidités de la banque centrale. Elle est également cruciale pour le fonctionnement des marchés financiers. Pour faire prendre conscience de l'importance de l'IMF et de la nécessité de continuer à développer la stratégie en la matière, le présent exposé relève les points forts de notre infrastructure et les défis auxquels elle est confrontée.Même si la fermeté du franc n'est pas nouvelle, la surévaluation massive de cet été sort de l'ordinaire. Des fondamentaux ou des facteurs macroéconomiques évoluant lentement ne peuvent rendre compte à eux seuls de l'ampleur et de la soudaineté des mouvements des cours de change. La fermeté du franc provient également de son statut de monnaie refuge, un phénomène financier qui peut causer des dommages importants, voire irréversibles, à notre économie réelle. Cet été, l'extrême surévaluation du franc constituait une grave menace pour l'économie, car elle comportait un risque de déflation. C'est pourquoi la BNS a dû prendre, le 6 septembre, la décision exceptionnelle de fixer un cours plancher.