2012 - La politique monétaire suisse dans une période d'incertitudes
Résumé
Depuis l'été dernier, la Suisse subit les effets de l'évolution négative de l'économie mondiale, en particulier de l'aggravation de la crise de la dette dans la zone euro. Les incertitudes liées à la crise de la dette ont entraîné une très forte appréciation du franc suisse au cours de l'été. Dans leur quête d'actifs financiers sûrs, les investisseurs ont conduit le franc vers un sommet historique début août 2011, qui a constitué une grave menace pour l'économie suisse et comporté le risque de développements déflationnistes. Aussi la Banque nationale suisse (BNS) a-t-elle fixé, début septembre 2011, un cours plancher de 1,20 franc pour un euro, qui a corrigé en partie la surévaluation du franc. Cette décision a permis aux entreprises exportatrices de planifier plus facilement leurs investissements, mais elle a aussi permis de réduire le risque de déflation et de protéger l'économie suisse de graves dommages structurels. Sans cette mesure de politique monétaire, l'extrême surévaluation du franc et sa volatilité auraient probablement persisté.
Cependant, la situation demeure difficile pour de larges pans de l'économie. Même actuellement, le franc demeure très fort, et la BNS estime qu'il devrait s'affaiblir sur la durée pour revenir à un niveau plus conforme à ses fondamentaux économiques. Comme l'indiquent les dernières données conjoncturelles, l'activité économique en Suisse a fortement ralenti au 3e trimestre 2011, et les exportations notamment ont chuté. Outre la fermeté du franc, les perspectives économiques mondiales se sont détériorées, et les risques de ralentissement conjoncturel dominent. Compte tenu de cet environnement difficile, la BNS continuera de faire prévaloir le cours plancher de 1,20 franc pour un euro avec toute la détermination requise, et ce en tout temps, depuis l'ouverture des marchés le lundi à Sydney jusqu'à leur fermeture le vendredi à New York. La BNS ne tolérera pas de transactions à un taux inférieur au cours plancher sur le marché interbancaire concerné. A cette fin, elle est prête à acheter des devises en quantité illimitée si nécessaire, et à prendre des mesures supplémentaires si les perspectives économiques et le risque de déflation l'exigent.