La Banque nationale a clôturé l'exercice 2022 sur une perte. Contrairement à ce qui se passe pour les entreprises du secteur privé, son résultat annuel ne constitue pas un critère d'évaluation de la manière dont elle accomplit son mandat légal. La politique monétaire a la priorité absolue, et il peut s'avérer nécessaire, dans l'intérêt général du pays, de prendre des décisions de politique monétaire qui ont pour effet d'augmenter les risques liés au bilan. Il est donc impératif que la Banque nationale dispose de fonds propres en quantité suffisante pour pouvoir absorber des pertes. La BNS resterait en mesure d'accomplir pleinement son mandat de politique monétaire même avec des fonds propres temporairement négatifs. Toutefois, une telle situation pourrait à la longue saper sa crédibilité et semer des doutes quant à sa capacité à agir. Il est donc primordial de continuer à mener une stratégie réfléchie de constitution de provisions permettant de préserver la capacité de la Banque nationale à agir à long terme.