Stabilité des prix et du système financier - Une année ardue pour la Banque nationale
Résumé
Nous vivons des temps extrêmement mouvementés. Un bouleversement dans le secteur financier suisse marque l'année 2023: la crise du Credit Suisse et le rachat de cet établissement par UBS. La Banque nationale suisse (BNS) a apporté une contribution importante à la gestion de cette crise récente, parallèlement à la lutte contre l'inflation qui l'occupe depuis plus d'un an.
Lorsqu'il est apparu courant 2021 que la pression sur les prix augmentait à l'étranger, la BNS a laissé le franc s'apprécier afin d'importer le moins d'inflation possible, ce qui a concouru à maintenir le renchérissement à un niveau moins élevé en Suisse. Cependant, les prix ont progressé plus fortement que souhaité dans notre pays aussi, et ce pour un cercle toujours plus large de biens et services. Dans de telles situations, la politique monétaire doit intervenir résolument afin d'empêcher que l'inflation se maintienne durablement au-dessus de la plage de stabilité des prix.
Depuis juin 2022, la BNS a donc resserré progressivement sa politique monétaire par des relèvements de taux et des ventes de devises. Aujourd'hui, son taux directeur se situe à 1,5%, contre -0,75% il y a un an. En outre, la Banque nationale a procédé à des ventes nettes de devises à hauteur de 22,3 milliards de francs en 2022. Comme elle l'a souligné lors de son examen trimestriel de mars 2023, elle continuera à resserrer sa politique monétaire si cela devait s'avérer nécessaire.
Alors qu'assurer la stabilité des prix est une tâche que la Banque nationale est à même d'assumer seule au moyen de ses instruments de politique monétaire, maintenir la stabilité financière est une tâche collective, qu'elle accomplit en étroite collaboration avec l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) et la Confédération. Si la stabilité du système financier est menacée, la BNS met des liquidités d'urgence sous forme de prêts à la disposition des banques confrontées à une pénurie de liquidités mais jugées solvables par la FINMA. Elle peut ainsi apaiser la situation et gagner du temps pour surmonter la crise. Quant au Conseil fédéral, il peut décider de recourir à des fonds publics pour stabiliser la situation.
Un effondrement du Credit Suisse aurait déclenché une onde de choc dans le système financier mondial et eu des répercussions dramatiques sur l'économie réelle. Face à cette situation extrêmement délicate, il fallait agir sans tarder et avec détermination. La Confédération, la FINMA et la BNS ont, ensemble, recherché au plus vite une solution viable et aussi proche que possible du marché, afin d'assurer la stabilité financière et de protéger l'économie suisse.
La solution trouvée, à savoir le rachat du Crédit Suisse par UBS, a rapidement stabilisé la situation. Il s'agit maintenant de mener des réflexions pour l'avenir.